Violences sexuelles dans le sport

Outil pédagogique « Face à la violence, je réagis »

 

Suite au témoignage choc de l’ancienne patineuse Sarah Abitbol, le ministère des sports et les médias, notamment l’Equipe et l’Obs, éclairent un sujet longuement tabou dans le sport. Pourtant, dès 2007, des campagnes de prévention avaient été proposées en France sur cette thématique. Le CROPS, en partenariat avec la DRJSCS de Lille, avait alors mené et réalise encore à ce jour, des actions de préventions contre les violences sexuelles et les discriminations dans le sport, notamment de haut niveau.

Un outil pédagogique que le CROPS a conçu est d’ailleurs en vente : il s’agit d’un jeu de société « Face à la violence, je réagis ».

Brochure

Il s’agit d’un jeu interactif et ludique pour sensibiliser, prévenir et lutter contre les violences dans le sport.

Cet outil pédagogique innovant et efficace permet de nombreux échanges et débats sur les notions de respect et de citoyenneté pour un mieux vivre ensemble ; et peut être utilisé aussi bien avec des adultes que des jeunes (à partir de 12 ans).

L’objectif de cet outil est de permettre aux participants d’identifier et de gérer les différents types de violences (psychologiques et physiques : violences sexuelles, harcèlement, discriminations, homophobies, incivilités…) mais aussi de développer les notions de citoyenneté.

[sws_green_box box_size= »400″] [sws_ui_icon ui_theme= »ui-smoothness » icon= »ui-icon-folder-collapsed »] [/sws_ui_icon] Télécharger la plaquette de présentation du jeu « Face à la violence, je réagis! »[/sws_green_box]

La sophrologie pour tous les sportifs

 

La préparation mentale et la sophrologie ne sont pas réservées aux sportifs de haut niveau ! Elles concernent toutes les catégories d’âge et tous les niveaux y compris le simple pratiquant loisir ou le compétiteur en devenir !

*Texte en partie inspiré d’un précédant article disponible dans le magazine Sophrologie pratiques et perspectives n°25

Enfilez votre survêtement et vos baskets, l’entrainement va commencer !

C’est à l’occasion de la table ronde sports, danse et sophrologie du dernier congrès national de la sophrologie à Lyon, que Richard Esposito m’a proposé l’écriture d’un article collectif pour le magazine « Sophrologie – pratiques et perspectives ». Sylvie ESPELLET et Sara TEBBAKH SURREL ont bien voulu partager leur expérience et enrichir cet écrit. L’article s’inspire d’actions menées dans l’enceinte même du club de sport ou en cabinet, en séances individuelles ou collectives.

Afin de proposer un article à la fois singulier et source d’inspiration pour les sophrologues et les apprentis sophrologues parfois peu accoutumés au public sportif mais également aux entraineurs et aux sportifs, nous cheminerons d’une habilité mentale de base à une autre parmi la respiration, la relaxation, l’imagerie mentale, et l’autosuggestion.

Quelques conseils pour débuter notre échauffement !

Généralement les séances en groupe ont pour principal objectif l’apprentissage ou l’entrainement des habilités ou compétences mentales de base (respirer, se relâcher, etc.) sans chercher à répondre directement à une problématique spécifique compétitive ou liée à l’entrainement. C’est pourquoi, on parle parfois d’éducation à la préparation mentale ou d’accompagnement mental à l’entrainement. Ces séances peuvent s’effectuer en dehors des séances de sport ou faire partie intégrante de la séance d’entrainement sportif. Leurs durées varient de 10 minutes à 30 minutes environ. 1 séance par semaine durant la saison sportive ou 3 cycles de 6 à 12 séances suffisent pour cet apprentissage ou cet entrainement mental général.

Les séances individuelles, quant à elle, répondent habituellement à une demande précise, bien souvent directement liée à une problématique compétitive. Elles nécessitent l’élaboration d’un programme d’entrainement mental personnel. Une séance dure 45 minutes à 1 heure environ. Bien souvent, 3 à 5 séances suffisent pour régler un problème de stress inhibiteur précompétitif par exemple et parfois 10 à 12 séances seront nécessaires pour assurer le réel suivi d’un sportif pour une problématique particulière.

Mais attention, afin de renforcer l’adhésion et l’implication du sportif et de l’entraineur lors des séances collectives, les techniques et les exercices proposés seront contextualisés, c’est-à-dire en lien direct avec les besoins des sportifs à l’entrainement ou en compétition. Ainsi, le thème de chaque séance collective aura pour origine une problématique, émanant du groupe. Une fois la compétence mentale plus ou moins commune déterminée, elle « légitimera » l’apprentissage d’exercices d’habilités mentales de base. La respiration, la relaxation, l’imagerie mentale, et l’autosuggestion seront alors abordés progressivement isolés et associés au fil des séances pour aboutir tout naturellement à des séances ou techniques complètes de Sophrologie : sophro-acceptation progressive, sophro-programmation du futur, sophro-substitution mnésique, etc.

Ces pratiques collectives seront bien sûr complétées par un entrainement individuel et autonome (répétition vivantielle). Dès lors, le choix des exercices revêt un caractère stratégique non négligeable. Voilà ce qu’en pense Sylvie :

« Nous avons souvent tendance à croire qu’accompagner des sportifs nécessite de grandes compétences aussi bien dans le sport concerné que dans l’apport d’exercices de préparation mentale. Pour avoir eu la chance d’accompagner de très nombreux sportifs de tous niveaux, et ce dans des sports ayant des besoins bien différents les uns des autres (ski alpin, fond, biathlon et danse sur glace), je me suis rendu compte que plus les exercices que l’on propose sont simples, aussi bien par leur apprentissage que par leur facilité de réalisation, plus ils sont facilement reproductibles. Ils sont du coup plus utilisés et donc plus efficaces ! »

 

Des rappels techniques et des mises en situations, buvez un peu d’eau l’entrainement commence !

Les séances collectives et individuelles de sophrologie du sport (ou Sophrosport®) et les exercices qui les composent permettent d’optimiser la séance de sport en apprenant aux pratiquants, entre-autre, à mieux gérer les temps de récupération, à renforcer leur motivation et favoriser leur apprentissage technique grâce à une meilleure concentration. Ces séances permettront également le cas échéant, d’optimiser les performances en compétition en apprenant aux sportifs, entre-autre, à réguler leur niveau d’activation, à favoriser leur confiance, à gérer leur peur, à optimiser leur discours interne et à limiter le stress précompétitif inhibiteur.

 

La respiration est associée à la capacité du sportif à se calmer ou se dynamiser grâce à l’inspiration, l’expiration et l’apnée. Les exercices proposés ci-après sont principalement inspirés des techniques sophrologiques spécifiques du 1er degré.

Voici 3 exercices, qui après avoir été appris avec le sophrologue sont à expérimenter par le sportif. La proposition de programmation de l’entrainement individuel pourrait-être la suivante :

Le 1er et le 2ème jour faites l’exercice n°1 toutes les heures depuis votre réveil jusqu’à votre coucher ou au moins 8 fois dans la journée. Le 3ème et le 4ème jour faites l’exercice n°2 au moins 5 fois dans la journée et le 5ème et 6èmejour, faites l’exercice n°3 au moins 3 fois dans la journée.

Exercice n° 1

Après une expiration normale, vous inspirez en gonflant le ventre comme s’il était un ballon, puis expirez lentement en rentrant légèrement le ventre. Recommencez 3 à 5 nouveaux cycles de respiration avant de respirer à nouveau normalement.

Exercice n° 2

Après une expiration normale, vous inspirez par le nez pendant 4 secondes environ. Retenez votre respiration 4 secondes, puis expirez 8 secondes. Recommencez 3 à 5 nouveaux cycles de respiration avant de respirer à nouveau normalement.

Exercice n° 3

Après une expiration normale, vous inspirez doucement par le nez en gonflant le ventre comme dans l’exercice n°1. Quand votre ventre est rempli, sans le dégonfler, continuez à inspirer en laissant la cage thoracique se remplir à son tour. Enfin, une fois la poitrine remplie d’air, continuez à inspirer et laissez les épaules aller vers le haut et légèrement vers l’arrière pour faire passer l’air aux sommets des poumons. Puis expirez lentement. Recommencez 3 à 5 nouveaux cycles de respiration avant de respirer à nouveau normalement.

Pour ces 3 exercices le sportif adopte, de préférence, la position assise ou debout. L’inspiration et l’expiration s’effectuent calmement sans forcer.

Sara : « Pour gérer mon stress, j’utilise un exercice de respiration en cohérence cardiaque : J’expire pendant 6 secondes et j’inspire pendant 4 secondes. Mon ventre se gonfle à l’inspiration et se dégonfle à l’expiration. Parfois j’utilise cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=bM3mWlq4M8E , je cale ma respiration dessus et je refais plusieurs fois l’exercice si nécessaire, généralement dans l’après-midi avant mon combat et juste avant de mettre ma combinaison. »

Sylvie a choisi de partager avec vous un exercice de respiration simple mais loin d’être simpliste pour autant ! : « Quand je demande à mes jeunes sportifs quels exercices ils utilisent le plus, ils me répondent à l’unanimité : « le Triangle ». Cet exercice répond à leurs besoins sur la concentration, la gestion du stress, la gestion des émotions… et trouve sa place à différents moments de leur compétition. »

L’exercice du triangle se pratique le temps nécessaire selon le moment de son utilisation :

–          Après un temps de détente musculaire, visualisez la forme d’un triangle.

–          Sur chacune des inspirations par le nez, suivez la partie montante du triangle, lentement en prenant conscience de l’air qui rentre.

–          Sur chacune des expirations (par la bouche ou le nez), dessinez la partie descendante du triangle.

–          Suspendez l’air sur sa base.

Voici quelques témoignages de jeunes sportifs suivis par Sylvie :

Marie, danseuse sur glace en couple, utilise l’exercice du triangle avant et/ou après son temps de détente et de visualisation de son programme et souvent juste avant d’entrer sur la glace (accompagné de ses mots ressources). Cela lui permet de se rendre disponible à 100 % et d’augmenter sa concentration et sa mémorisation.

Emilie, biathlète, utilise l’exercice du triangle essentiellement au moment des tirs. Lors de sa transition entre la partie endurance (fond) et la partie tir qui nécessite un retour au calme rapide et un temps d’extrême précision et de concentration.

Adrien, skieur alpin, lui, l’utilise juste avant de se lancer dans le parcours. Il utilise le triangle pour se concentrer, se mettre dans sa bulle, et bien préparer son départ. Puis il prend une profonde inspiration en serrant fortement ses poings sur ses bâtons, et relâche sur l’expiration, 3 ou 4 fois de suite pour l’énergie. Puis après une profonde inspiration, c’est parti pour le grand départ !

Une première pause s’impose, le temps de quelques respirations en conscience et c’est reparti !

La relaxation est associée à la capacité du sportif à ajuster son niveau d’activation, c’est-à-dire à se détendre ou se dynamiser physiquement et/ou mentalement en fonction des besoins. Les exercices proposés ci-après sont principalement inspirés des exercices spécifiques et de la relaxation dynamique du 1er degré.

Voici 2 exercices, qui après avoir été appris avec le sophrologue, sont à expérimenter par le sportif. La proposition de programmation de l’entrainement individuel pourrait-être la suivante :

Pendant les 6 prochains jours pratiquez l’exercice n°1 une ou deux fois dans la journée, si possible en début d’après-midi ou juste après votre entrainement sportif ou même avant de dormir. Pratiquez l’exercice n°2 deux fois dans la journée, de préférence le matin et juste avant votre entrainement sportif.

Exercice n° 1

Assis ou allongé sur le dos les bras le long du corps, les yeux fermés vous prenez conscience de votre respiration pendant 20 à 30 secondes. Puis vous prenez conscience de la forme et de la position de votre corps pendant 20 à 30 secondes. Ensuite, en inspirant de préférence par le nez et en expirant lentement, relâchez successivement pendant 20 secondes environ chacune des parties de votre corps :

–       Le visage (front, yeux, bouche, joues).

–       Le cou, les épaules, les bras et les mains.

–       Le dos et les lombaires (bas du dos).

–       Les pectoraux (poitrine) et l’abdomen (le ventre).

–       Le bassin (les fesses), les jambes et les pieds.

Puis restez ainsi 2 minutes et détendez-vous à l’écoute de votre corps.

Enfin, si vous ne pratiquez pas cet exercice juste avant de dormir, inspirez profondément par le nez et expirez par la bouche plusieurs fois. Ouvrez les yeux et placez-vous en position assise si vous étiez allongé. Bougez tout votre corps et après quelques secondes reprenez le cours de votre journée.

 

Exercice n°2

Debout, les yeux ouverts ou fermés de préférence, vous inspirez profondément pendant 4 secondes en amenant le bras droit, poing fermé, à l’horizontal devant vous. En rétention poumons pleins (apnée) pendant 8 secondes environ, vous effectuez plusieurs grands cercles vers l’avant avec votre bras. Puis vous expirez activement pendant 4 secondes et le bras retrouve lentement sa position de départ. Vous effectuez ce mouvement une à trois fois avec le bras droit puis le bras gauche et terminez avec les 2 bras. Accordez-vous une pause d’intégration (écoute de votre corps) de 5 à 10 secondes entre chaque répétition.

Fermez les yeux quelques secondes, relâchez votre front, vos mâchoires, vos épaules, l’entrainement continue !

 

L’imagerie mentale est associée à la capacité du sportif à créer une expérience dans sa tête avec un ou plusieurs de ses 5 sens. Les exercices proposés ci-après sont principalement inspirés des techniques spécifiques du 2ème et du 3ème degré de la Sophrologie.

Si le sportif ou la sportive se voit, se sent et se ressent, alors tout se passe comme si l’action était réellement vécue !

Voici 3 exercices, qui après avoir été appris avec le sophrologue, sont à expérimenter par le sportif. La proposition de programmation de l’entrainement individuel pourrait-être la suivante :

Pendant les 6 prochains jours :

–       Pratiquez l’exercice n°3 le matin et/ou avant votre séance de sport.

–       Pratiquez l’exercice n°2 le soir et/ou après votre séance de sport.

–       Pratiquez l’exercice n°1 un jour sur 2 après le repas de midi et/ou au moins 1 à 2 heures avant votre séance de sport ou même avant de dormir.

–       Pratiquez l’exercice n°4 au moins une fois pendant et/ou juste après votre séance de sport.

 

 

 

Exercice n° 1

Assis ou allongé sur le dos, les bras le long du corps, les yeux fermés, vous prenez conscience pendant 20 à 30 secondes de la forme et de la position de votre corps. Puis, concentrez-vous pendant 20 à 30 secondes sur votre respiration.

Ensuite, pendant 2 à 3 minutes, projetez sur votre écran mental un paysage agréable ou un lieu que vous appréciez tout particulièrement. Ce paysage, ou ce lieu, induit en vous détente et bien-être. Il est un endroit privilégié pour vous reposer, vous régénérer et vous recentrer. Vous dirigez votre concentration mentale sur les informations qui vous sont transmises par tous vos sens et vous accueillez tout le positif de ce lieu…

Enfin, si vous ne pratiquez pas cet exercice juste avant de dormir, inspirez profondément par le nez et expirez par la bouche plusieurs fois. Ouvrez les yeux et placez-vous en position assise si vous étiez allongé. Bougez tout votre corps et après quelques secondes reprenez le cours de votre journée.

Comment identifier et situer votre écran mental ?

C’est simple, il suffit de fermer vos yeux et d’imaginer un objet (une fleur, un fruit…). Vous placez alors votre index au centre de cet objet (le bras et l’index bougent réellement). Puis, votre index immobile, vous ouvrez les yeux et votre écran mental est alors situé.

Exercice n° 2

Le début et la fin de cet exercice sont les mêmes que l’exercice précédent.

Ensuite, pendant 1 à 3 minutes, projetez sur votre écran mental un ou plusieurs souvenirs agréables : des séquences d’entrainements et/ou de compétitions réussites où vous avez été particulièrement performant par exemple. Vous dirigez votre concentration mentale sur les informations qui vous sont transmises par tous vos sens et vous accueillez tout le positif de ce souvenir.

Exercice n° 3

Cet exercice se pratique assis. Le début et la fin de cet exercice sont les mêmes que l’exercice précédent.

Ensuite, pendant 1 à 3 minutes, projetez sur votre écran mental par anticipation la réussite d’un ou plusieurs objectifs : des séquences d’entrainements et/ou de compétitions futures réussites où vous êtes performant par exemple. Vous dirigez votre concentration mentale sur les informations qui vous sont transmises par tous vos sens et vous accueillez tout le positif de ces visualisations…

Exercice n° 4

Cet exercice se pratique assis ou debout. Le début et la fin de cet exercice sont les mêmes que l’exercice précédent.

Ensuite, pendant 1 à 2 minutes, répétez mentalement avec maitrise un ou plusieurs exercices spécifiques à votre spécialité sportive : des techniques, des enchainements, etc. développés à l’entrainement. Vous dirigez votre concentration mentale sur les informations qui vous sont transmises par tous vos sens et vous accueillez tout le positif de ces répétitions mentales.

Sara : « Pour gérer mon stress à l’entrainement ou en compétition, j’utilise des exercices de visualisation où je vois des images d’enchaînements qui touchent, des images positives. »

 

Allez, dernière partie de l’entrainement avant le retour au calme, restez concentré !

 

L’autosuggestion (discours ou dialogue interne) est associée à la capacité du sportif à gérer ses pensées (leur « forme ou leur nature » et leur nombre) par l’implantation d’une pensée en soi-même par soi-même. Habileté rencontrée principalement dans les exercices des techniques spécifiques du 1er et 2ème degré.

Après avoir amorcé la définition de formules intentionnelles personnelles avec le sophrologue, celles-ci doivent-être précisées et expérimentées par le sportif. La proposition de procédure d’entrainement individuel pourrait-être la suivante :

Pendant les 6 prochains jours :

1. Commencez par choisir les 3 formules intentionnelles (une phrase courte, précise et formulée positivement) de base :

–       Une à 3 phrases pour le matin (réveil) et/ou le début de l’entrainement.

Exemple 1 – Victor, animateur de Sophrogym® : « C’est une bonne journée qui commence, je serai calme et en forme tout au long de cette journée. »

Exemple 2 – Amine 16 ans, pratiquant de Savate boxe française : « Je serai précis et explosif pendant les assauts. »

 

–       Une à 3 phrases pour les moments de doute.

Exemple 1 – Roxanne, championne de trail : « T’inquiète pas ça va bien se passer ! »

Exemple 2 – Anne, compétitrice en tennis de table : « Mon corps et mon esprit sont en harmonie ». « J’ai confiance en moi ». « Je crois en la réalisation de mes projets futurs ».

 

–       Une à 3 phrases pour les réussites et/ou la fin de la journée.

Exemple 1 – Valérie 15 ans footballeuse : « Elle est belle cette passe ». « Il est bien cadré ce tir ». « J’assure, j’assure, j’assure ! ».

Exemple 2 – Thibault, compétiteur en escrime : « Toutes les réussites de la journée, même les plus petites, vont m’aider à progresser. »

 

2. Ensuite, répétez chaque formule intentionnelle au moins 5 fois pour vous, dans votre tête au moment pour lequel elle est destinée.

 

3. Enfin, à chaque fois que vous prenez conscience d’une pensée négative, imaginez un grand panneau STOP et dites-vous mentalement « STOP ». Vous choisissez alors une pensée positive de remplacement que vous vous répétez mentalement au moins 5 fois.

Ainsi par exemple pour Jade 13 ans, championne de Karaté, la pensée suivante « T’as fait de la m…e » Devient « Soit précise, touche la cible. »

 

Sara : « Pour gérer mon stress, je fais une liste de mes forces, pendant ma préparation, et je me les remémore dans les moments de doute. »

 

Bravo ! Votre séance se termine. Prenez le temps de soufflez et de boire un peu avant de poursuivre avec quelques conseils et un petit bilan en guise de retour au calme !

 

Bien sûr la liste, non exhaustive, d’exercices et de techniques qui vous sont présentés dans cet article et, que vous maitrisez sans doute pour la plupart, ne sont qu’un début, une entrée vers le développement des composantes mentales de la performance sportive.

De plus, le pratiquant pourra opportunément utiliser ces exercices dans le cadre de ses projets extra-sportifs dès qu’il en ressentira le besoin. Cela marquera d’ailleurs une forme d’appropriation et de maitrise technique.

Osez franchir les portes du club de sport ! N’attendez pas que le champion du monde vous appelle ! Proposez un ou plusieurs cycles de 6 à 12 séances collectives, jusqu’à 12 participants dans l’idéal. Non seulement l’accès à la sophrologie sera ainsi facilité (coût, temps, lieu) pour les sportifs, mais en plus cela sera de nature à développer votre activité (en séance individuelle notamment) dédié à ce public. Bien sûr cela sera également l’occasion de débuter une fructueuse collaboration avec les entraineurs qui sont bien souvent demandeur.

L’essentiel réside dans la pratique, le reste n’est que bavardage !

C’est pourquoi, avant de se quitter, je vous propose de fermer les yeux, de prendre conscience de votre respiration et de votre corps pendant quelques secondes. Ensuite, pendant 1 à 2 minutes, projetez sur votre écran mental, par anticipation, des séquences d’animation de séances collectives avec des sportifs ou vous vous voyez et vous vous sentez particulièrement légitime et efficace par exemple. Dirigez votre concentration mentale sur les informations qui vous sont transmises par tous vos sens et accueillez tout le positif de ces visualisations…

Je vous souhaite de belles aventures dans les contrées passionnantes du facteur mental de la performance sportive !

Victor Sebastiao, janvier 2020.

Victor SEBASTIAO est professeur de sport, conseiller à la préparation mentale des équipes de France de SAVATE boxe française. Il est également sophrologue, formateur, superviseur et auteur de plusieurs ouvrages pédagogiques.

 

Sylvie ESPELLET est sophrologue, conférencière, formatrice et auteur. Elle est riche de 10 ans d’expérience dans le monde du sport de haut niveau, notamment au sein du pôle espoir de Villard de Lans.

 

Sara TEBBAKH SURREL est Championne de France élite A et Championne d’Europe en Savate boxe française, Championne de France en Full contact, vainqueur de la coupe du monde WAKO.

Préparation Mentale et Entreprise

La Préparation mentale : un outil au service du dirigeant

 

La préparation mentale et le monde de l’entreprise… 2 mondes apparemment que tout oppose et pourtant…

 

Nous entendons lisons qu’il faut créer son entreprise, devenir maître de son avenir professionnel… La société renvoie l’image d’un chef d’entreprise fort qui contrôle son destin, enthousiaste et positif. Le capital santé des dirigeants constitue le premier actif immatériel de la PME ; par conséquent sa santé et par écho ses habiletés mentales sont la pierre angulaire d’un fonctionnement pérenne. Dans ce sens les choix stratégiques dépendent de leur sommeil, de leur capacité à gérer le stress, la pression et plus globalement leurs émotions.

 

Ces derniers soumis à leur propre pression et celle de leur environnement peuvent craquer, souvent en silence d’ailleurs de peur d’alerter inutilement famille, salarié, client, banquier….

Les jeunes créateurs sont souvent soumis à des épreuves physiques et psychologiques dans la conduite et le développement de leurs affaires. Pour autant, l’observatoire AMAROK, remarque que les dirigeants des PME, commerçants accordent peu de temps et d’intérêt à leur santé.

 

Véritable homme-orchestre, le chef d’entreprise a souvent fait de son projet professionnel son projet de vie. La plus grande nocivité vient des petits tracas du quotidien qui usent considérablement ses ressources. En effet, il est enjoint d’agir en permanence dans sa vie privée et dans sa vie professionnelle. L’angoisse de la création et des responsabilités sont conditionnées par la capacité de l’entrepreneur à résister à la pression. Diriger exige un engagement important en temps et en énergie souvent au détriment des activités familiales et de loisirs…

 

Face à une difficulté, au spectre du burn out ou tout simplement à un rythme de vie effréné malmenant l’équilibre, le chef d’entreprise soucieux de son temps et de sa santé recherche un accompagnement concret visant son développement.

 

Psychologue du travail en libérale et préparatrice mentale, nous avons vu depuis quelques années augmenter les demandes d’accompagnement individuel et collectif. Certes la psychologie a encore de beaux jours devant elle mais ce n’est pas la psychologue qu’ils viennent chercher mais une réponse plus concrète et plus rapide à des questionnements du quotidien.

 

La question du pourquoi tant recherché par les psychologues laisse la place belle au comment, plus facilement compatible avec les contingences de l’entreprise ; la question sous-jacente est également celle de la rentabilité de l’investissement temporel. Ne dit-on pas le temps s’est de l’argent.

 

Alors intéressons-nous aux profils de ces nouveaux clients, patients, … laissez-nous préférer le terme simple et générique de personnes.

 

Ce témoignage est à considérer comme une expérience que nous vous livrons, ni plus, ni moins.

 

Le chef d’entreprise qui s’adjoint un préparateur mental a le profil suivant :

– 1 femme pour 10 hommes

– Personne qui a entre 40 et 50 ans ; sa demande fait suite à une rupture personnelle ou professionnelle (majorité des cas)

– Profil haut potentiel, hyper actif

– Pas ou peu diplômé souvent autodidacte

– Une blessure personnelle impactant la confiance en soi, l’image de soi

– Souvent un syndrome de l’imposteur : également appelé syndrome de l’autodidacte, induit une forme de doute maladif chez les personnes qui en sont victimes. Ces doutes les incitent à nier la propriété de tout accomplissement, qu’il soit professionnel ou privé.

 

 

En France, la voie entrepreneuriale, reste encore une possibilité de réalisation de soi lorsqu’on a peu ou pas de diplôme. Selon les personnes rencontrées, le fait d’être autodidacte avec un bon bagout relationnel et une grosse force de travail restent encore les meilleurs alliés pour se réaliser. Ils sont intelligents, nous parlons de cette intelligence qu’on nomme bon sens, doté d’un excellent relationnel, d’une incapacité à concevoir l’échec et d’une créativité hors norme. Nombre d’entre eux arrivent en rendez-vous avec des cahiers, des schémas, des articles ou des morceaux de feuilles de restaurant où les projets sont griffonnés au gré de leurs vagabondages cérébraux

 

 

Au niveau psychologique, nous retrouvons une histoire personnelle émaillée par un ou des évènements de vie ayant ébranlé la confiance en soi. Il en découle une construction du monde bien particulière ou pourrait-t-on dire des habiletés mentales orientées vers la recherche de solution. Concrètement, pas d’autre choix que de s’en sortir.

 

 

Au vu de la description de ce profil, nous pouvons nous interroger sur les motifs de rendez-vous. Et bien cette fameuse fracture de confiance en soi… l’hyper investissement émotionnel, la fatigue, la foultitude de projets et ce cerveau qui ne cesse de penser, n’arrive pas à combler ces questions existentielles suis-je à la hauteur, ai-je fait les bons choix, quid de l’équilibre avec ma vie de famille et ma santé…. Comment être plus performant tout en maintenant ma santé … Car oui c’est souvent le spectre du burn out de l’épuisement professionnel qui est sous tendu par un épuisement cognitif et émotionnel qui amène ces chefs d’entreprise à oser frapper à la porte d’un cabinet.

Egalement et malheureusement, la chute via le dépôt de bilan renvoie aux doutes : qui suis-je dans cette rupture professionnelle au vu du coût investissement/rétribution personnelle ? Le parallèle avec les sportifs arrêtés par une blessure ou une fin de carrière est alors assez évident.

 

La question de la baisse des performances se matérialise par des mauvaises prises de décision, des troubles du sommeil, une irritabilité et disons-le par moment une prise de produit dopant quelle que soit sa forme.

L’enjeu pourrait s’apparenter à comment rétablir l’équilibre pour maintenir voire augmenter mes performances tout en maintenant ma santé et ma famille.

 

Concrètement comment se déroule un accompagnement. Il convient de bien comprendre cette histoire personnelle et de rechercher la faille en terme de confiance en soi. Quelle que soit la demande, cette question mérite toute notre attention. Bien souvent elle est la racine du mal. Puis par le biais de schémas, type carte mentale nous réalisons un diagnostic. Nous complétons ces cartes mentales par des tests spécifiques et l’addition des 2 parties nous offrent une photo de la personne qui sera la base de l’accompagnement.

 

Nous tenons à décentrer la personne du cognitif c’est à dire de la pensée pour la ramener à des choses plus intuitive au travers de son corps (relaxation, méditation, respiration, exercices créatifs).

 

Sou couvert du verbe « oser », nous accompagnons la personne vers la gestion des peurs et plus globalement la question émotionnelle.

 

Après cette phase de prise de conscience de diagnostic nous établissons un programme d’accompagnement où la personne est actrice et responsable de son projet.

 

Nous œuvrons à fournir l’ossature méthodologique, à créer avec elles les outils médiateurs de compréhension mais c’est elle qui par la réalisation des exercices prend pleinement en main son accompagnement. Ce dernier est jalonné à raison d’un rendez-vous tous les 15 jours, chaque séance a son objectif et ses exercices associés.  Un livret d’accompagnement et une évaluation régulière de l’avancée sont garants de la bonne démarche.

 

La préparation mentale d’un chef d’entreprise passe donc en revue 4 piliers essentiels qui sont : l’alimentation, les ressources, le sommeil et les liens sociaux

 

Quels résultats peut-on attendre ? La définition d’une ligne directrice permettant de maintenir l’équilibre vie pro et vie perso, le développement d’habiletés cognitives et émotionnelles qui sont le garant de prises décisions adéquates, l’éloignement du spectre du burn out et osons le dire du bien-être voire de la sérénité avec une requalification de la place du travail.

 

Hélène Sido

Psychologue du travail, Préparatrice Mentale, Membre du C.R.O.P.S.

Nous sommes des êtres pensants ! *

 

 

Durant une journée, environ 60 000 pensées traversent notre esprit et 95% de ces pensées sont les mêmes que celles du jour précédant ! Nos pensées nous conditionnent en agissant sur nos perceptions, nos émotions et bien sûr notre comportement. Bouddha le formulait de la manière suivante : « Tout ce que nous sommes est le résultat de ce que nous avons pensé ». Il est donc préférable que nos pensées soient majoritairement positives.

La pratique de la Sophrologie permet « d’apprivoiser » nos pensées grâce à l’autosuggestion. L’autosuggestion étant notre capacité naturelle à gérer notre dialogue interne par l’implantation d’une pensée en nous-même par nous-même. Cette habileté est présente tout au long de l’entrainement sophrologique et particulièrement identifiable dans les exercices et techniques spécifiques du 1er et 2ème degré.

« Chaque jour, et à tout point de vue, je vais de mieux en mieux. »

 

Telle est la célèbre formule de M. Emile Coué (1857-1926), le fondateur de l’autosuggestion. Il préconisait de l’employer chaque jour en s’autosuggestionnant, notamment au couché et au réveil, visant ainsi des effets aussi bien préventifs que curatifs. Le postulat étant que toute idée, bonne ou mauvaise, que l’on se met en tête devient une réalité dans le domaine des choses possibles. Coué conseillait donc une « programmation » générale positive de notre conscience en formulant des messages positifs que l’on utilise au quotidien.

Les temps de pratique sophrologique sont des moments privilégiés pour se réapproprier et renforcer ce pouvoir qui nous permet de mobiliser nos ressources vers ce qui nous construit : respiration synchronique avec un mot ou une phrase courte ; formules intentionnelles pour renforcer la confiance, l’harmonie, l’espoir ; définition d’un objectif pour la programmation du futur, etc. La place de l’autosuggestion dans nos pratiques pourrait être encore davantage développée. Par exemple, en l’associant plus volontairement à la « présence du positif » qui accompagne régulièrement la fin de la séance de sophrologie. Ceci, grâce à l’utilisation de formules intentionnelles contextualisées (objectifs, public) et préparée à l’avance.

Les pensées peuvent donc être identifiées, transformées, choisies mais également limitées, voir « stoppées » grâce aux moments de « non-pensée » que nous invitent à expérimenter « les pauses d’intégrations », véritable observation silencieuse de soi.

Cette rééducation peut être renforcée tout au long de la journée grâce à l’exercice suivant : à chaque fois que vous prenez conscience d’une pensée, d’un dialogue interne négatif, imaginez un grand panneau STOP et dites-vous mentalement « STOP ». Vous prenez conscience pendant 5 à 20 secondes des zones de contact de votre corps avec les différents supports (sol, chaise, etc.). Vous choisissez alors une pensée positive « antidote » que vous « somatisez » et répétez mentalement plusieurs fois.

A vous d’expérimenter !

*Texte en partie inspiré d’un précédant article disponible dans le magazine Sophrologie pratiques et perspectives n°23

 

Victor SEBASTIAO : Professeur de sport, conseiller à la préparation mentale des équipes de France de SAVATE boxe française. Sophrologue, formateur, superviseur et auteur de plusieurs ouvrages pédagogiques, membre du C.R.O.P.S.

Dans les coulisses des chambres d’appel

 

Quelle place du mental dans la chambre d’appel en athlétisme?

Dans cet article publié dans « Athlé magazine » d’avril-mai 2019, le journaliste Cyril Pocréaux nous dévoile les coulisses des chambres d’appel dans l’athlétisme. Retrouvez des témoignages de différents athlètes de très haut niveau (Leslie Djhone, Vanessa Boslak, Mélina Robert-Michon etc…) ainsi que les éclairages de Florence Delerue, psychologue du sport et préparatrice mentale, membre du C.R.O.P.S. sur ce sujet passionnant.

Lire l’article: Athlé magazine

Retrouvez l’intégralité de cette revue ici: https://www.athle.fr/asp.net/main.shop/shop.aspx?productid=299

Intégration de la préparation mentale dans l’entrainement de l’athlète. Initier le changement

 

1. Pourquoi parler ici d’entrainement mental plutôt que de préparation mentale ?

Modifier ses habiletés ou aptitudes mentales est complexe. La notion de changement est difficile et souvent accompagnée de périodes de doutes. Pour cela, il est nécessaire de « s’entrainer » mentalement, c’est-à-dire mettre en place des habitudes nouvelles, de nouveaux comportements grâce à la répétition pour que ceux-ci deviennent automatisés et puissent être utilisés en situation de compétitions et/ou en situations difficiles. Il n’existe pas de « bonnes » ou de « mauvaises » habitudes mais seulement des habitudes, pour la plupart déclenchées par des stimuli, informations ou ancrages. Ces déclencheurs ont été enregistrés consciemment ou inconsciemment, ils déclenchent un comportement, une décision volontaire ou non, une réaction ou un geste adapté ou non.

Les habitudes sont ancrées à vie et nous ne pouvons quasiment pas les modifier. Par contre, nous avons la possibilité d’en créer de nouvelles, qui à force de répétitions prennent la place des précédentes. Il est donc nécessaire pour le joueur de s’entrainer mentalement. Une fois les nouvelles habitudes acquises, il est important d’être conscient qu’un jour « différent des autres », en état de fatigue prononcée ou d’énervement accru, les anciennes habitudes peuvent ressurgir, ce qui implique que l’entrainement mental soit permanent.

Nous ne pouvons pas dissocier l’athlète de l’individu. En effet, l’athlète fait partie de l’entité, « individu ». Par conséquent, il existe un aller/retour permanent au sein de cette « pluralité personnelle », le travail mental devant s’étendre à toutes les facettes de la personne. Ainsi, le travail mental doit dépasser le simple cadre du jeu. S’entrainer mentalement ne veut donc pas dire s’entrainer uniquement sur le court, mais aussi tous les jours en dehors du terrain de tennis. C’est pourquoi il est complexe pour l’entraineur de tennis d’être aussi « préparateur mental ». La mission de celui-ci est d’entrainer et d’amener le joueur à un niveau de performance optimal sur le terrain. Entrainer implique une posture et un relationnel spécifique, une relation entraineur/entrainé dédiée à l’activité. La posture du préparateur mental est différente et ponctuelle, au service du joueur et de l’entraineur, avec un œil extérieur, dans l’ombre. Son but est de rendre le joueur autonome. La relation est donc différente. Ceci étant, l’entraîneur a la possibilité d’intégrer dans ses pratiques, des outils d’entrainement mental afin de potentialiser la performance du joueur et sa propre pédagogie. L’objectif de ce chapitre est de présenter un ensemble de connaissances à destination de l’entraîneur de tennis pour l’aider dans ce rôle en lui proposant des pistes de travail concrètes et sérieuses. Ainsi, les entraineurs peuvent intégrer un travail d’optimisation de performance dans leur pédagogie et bénéficier d’une vision beaucoup plus large que celle uniquement accordée à la technique, au physique et aux résultats du joueur. Le cas échéant, il peut aussi se faire accompagner par un préparateur mental, comme cela se fait beaucoup à l’étranger depuis un certain temps.

2. Place de l’aspect mental dans l’entraînement du joueur de tennis

L’aspect mental est encore minoritaire aujourd’hui en France, même si sa place tend à prendre de plus en plus d’importance. La technique reste encore trop souvent le premier axe d’apprentissage en France alors que c’est moins le cas dans beaucoup d’autres pays où le jeu et l’efficacité priment. Il me semble qu’actuellement nous prenons du retard par rapport à beaucoup d’athlètes et d’entraineurs étrangers qui ont compris et intégré ce travail depuis une bonne dizaine d’années. Sans conteste, la technique est un outil fondamental et elle doit être travaillée et retravaillée sans relâche afin de l’automatiser. Toutefois, elle reste un moyen, un outil au service du jeu et de l’intention. Or, on constate que les habitudes culturelles liées à la place de l’apprentissage technique chez les entraineurs de tennis restent profondément ancrées dans la pédagogie et dans la profession. Pourtant, il est capital de prioriser l’intention vers l’efficacité dans la mise en place des schémas neuropsychologiques au niveau cérébral. Il ne s’agit évidemment pas de minimiser la place de la technique dans l’entraînement mais procéder différemment peut amener de nouveaux comportements plus performants. En musique, par exemple, la technique et la vélocité sont fondamentales, mais ce sont bien la qualité du son et la transmission des émotions qui priment. Etre « prisonnier » de sa technique, si maitrisée soit-elle, peut empêcher l’efficacité et la transmission des émotions. Le rôle de l’apprentissage de la technique est de pouvoir l’utiliser en fonction de n’importe quelle situation et de pouvoir s’en détacher.

3. Pourquoi intégrer l’entrainement mental dans les entrainements et dans la pédagogie de l’entraineur ?

Le temps de jeu effectif représente 10 à 30 % du temps d’un match de tennis. Par conséquent, le temps au cours duquel le joueur n’est pas effectivement en train de jouer et où il fait face à ses propres émotions et réflexions est colossal (entre 70 et 90 % de la durée d’un match). Paradoxalement, à l’entraînement ce rapport est très souvent inversé ! Ce constat débouche sur une première piste de réflexion de taille : l’entrainement correspond-il aux exigences rencontrées en match ? Combien de temps les joueurs et les entraîneurs consacrent-ils à travailler et à aborder les phases de « non jeu » : préparation juste avant le match ou récupération juste après, changements de côté, phases entre les points, juste avant de servir, juste avant de retourner ?

Un autre paramètre doit être considéré : pour pouvoir utiliser une habileté ou une aptitude, il faut l’avoir travaillée en amont un certain temps, en dehors et sur le terrain. Il ne suffit pas de faire trois respirations abdominales avant de servir ou d’utiliser un peu l’imagerie mentale au changement de côté en visualisant un coup pour que cela soit efficace. Le travail de répétition et de mise en place reste fondamental, ce qui nécessite qu’il soit intégré dans la programmation au même titre que les autres facteurs de performance du joueur. En incluant cette démarche dans sa pédagogie, l’entraîneur va pouvoir transmettre un grand nombre d’éléments de différentes façons : par son discours, par les situations mises en place, par les rétroactions et surtout par l’utilisation du « non-verbal » adapté au joueur. L’exploitation des différents canaux sensoriels permet d’optimiser la communication avec le joueur.

Si l’entraineur est « habité » et convaincu de l’utilité de ce travail, ses interventions seront plus percutantes et adaptées. Par conséquent, il est nécessaire de se poser plusieurs questions afin de définir votre démarche et votre profil d’entraîneur (Miley et Crespo, 1999).

– Qui souhaitez-vous être comme entraineur ?

– Comment souhaitez-vous réagir dans telle ou telle situation ?

– Quel travail désirez-vous proposer selon ce que vous cherchez à obtenir et en fonction des caractéristiques de votre joueur ?

Cela implique de modifier ses pratiques en tant qu’entraîneur et accepter de se remettre en question. Modifier ses habitudes, sa pédagogie est affaire de changement et comme chacun le sait le changement est difficile et ne se résume pas à une affaire de volonté. Combien d’entraineurs se sont déjà filmés en séance ou ont fait intervenir quelqu’un extérieur pour s’auto-confronter et modifier leurs propres pratiques ? Accepter le changement, modifier ses pratiques, déterminer comment on apprend (donc réussit et échoue) et intègre les choses, tout cela n’est pas facile pour le joueur comme pour l’entraineur. Le changement entraine une rupture, une perte de repère, une désorganisation momentanée et des doutes qui provoquent une profonde révolution dans ses pratiques. Pour modifier son approche de l’entrainement, il s’agit d’en finir avec une conception où « l’entraineur dans sa tour d’ivoire » diffuse de manière hétéronome un savoir dont il pense être le seul à connaître le chemin de la réussite. Il est fondamental de reconsidérer le public des jeunes joueurs de tennis avec leurs caractéristiques propres, leurs évolutions, leurs motifs d’agir, leurs codes sociaux et relationnels (Gaillard, 2014), afin de mieux appréhender l’entrainement et sa programmation. Aujourd’hui, il est compliqué d’appliquer une pédagogie d’entrainement traditionnelle car les repères des jeunes ont évolué sous l’influence des nouvelles technologies. Le rôle et la place des parents et des éducateurs ont été bouleversés dans notre société actuelle (Gaillard, 2014).

Comme l’affirme Jean Paul Gaillard (2014), « le pire est porté :

– par nos nostalgies et notre repli sur nos modèles éducatifs et pédagogiques que l’on défend comme des vérités universelles et atemporelles, alors-même que nous les sentons devenir obsolètes et de moins en moins efficaces,

– par notre répulsion de l’inintelligible et par notre focalisation craintive sur ce qui disparait, associée à une cécité sur ce qui émerge et remplace ce qui disparait.

Le meilleur est porté par un regard de curiosité et d’inventivité sur ce qui émerge et qui remplace ce qui disparait. Ce type de regard nous impose un retour à l’apprentissage par essai-erreur, sachant que l’erreur nous est par définition douloureuse à supporter. Cette posture réclame donc de la part de l’entraineur et du joueur du courage et le développement d’un sentiment de responsabilité personnelle ».

D’un point de vue de la pédagogie d’enseignement, il semble intéressant de passer de l’hétéronomie à l’autonomie. Selon Gaillard (2012), l’hétéronomie désigne une production de savoirs qui est l’apanage de spécialistes. Elle se base sur une « pédagogie d’enseignement directive fondée sur la soumission de l’élève, mais aussi du maître, à un savoir extérieur : « je t’explique ce que tu dois faire comme je l’ai appris… ». A l’inverse, l’autonomie correspond à la construction de savoirs à partir de sa propre expérience. « Elle implique une pédagogie d’initiative et d’expérimentation fondée sur la co-production d’un savoir personnel, sans cesse négocié avec les savoirs existants : « montre-moi et fais-moi comprendre comment tu le fais… » (Gaillard, 2012).

Stéphane Limouzin

Confidences d’un préparateur mental

La préparation mentale au sein de la Fédération Française de Savate Boxe Française et DA

Article* rédigé par Victor SEBASTIAO conseiller à la préparation mentale des équipes de France de SAVATE boxe française depuis 2011 et membre du C.R.O.P.S.

A vous, curieux qui lisez ces lignes, je vous livre le bilan de 7 années de mon activité professionnelle concernant le développement du facteur mental de la performance. Pour ce faire, je choisi d’apporter des éléments de réponses à des questions que je me pause ou qu’on m’a posés dans la mesure où elles sont à la fois les fruits, les conséquences et les fondements de l’ensemble des actions que je mène :

Doit-on parler de préparation psychologique ou de préparation mentale dans le domaine sportif ?

Pour moi, dans la mesure où l’on considère que la préparation mentale ou psychologique de la performance sportive relève d’une approche pédagogique, alors oui, il s’agit de la même chose. Toutefois, je préfère utiliser l’appellation « préparation mentale » pour les pédagogues du sport comme moi et réserver l’appellation « préparation psychologique » aux psychologues et aux médecins. Dès lors que l’intervention du praticien a pour objet le traitement de pathologies induites par une activité extra-sportive ou même sportive, on entre dans le champ thérapeutique et cela ne concerne plus la préparation mentale ou psychologique mais relève davantage d’un suivi psychologique.

La préparation mentale est une affaire de spécialistes ou bien ce rôle doit être rempli par l’entraineur ?

La préparation mentale ne peut être dissociée des autres facteurs de la performance (physique et technico-tactique). La préparation du sportif est un tout ! L’entraineur en est un des responsables avec le sportif dans la mesure où son rôle est de favoriser l’émergence de la performance. Pour autant, l’entraineur n’est pas un préparateur mental. En effet, bien souvent, il n’a ni la démarche adéquate, ni la formation spécifique. De plus, il est par nature très impliqué affectivement dans le projet sportif ce qui ne lui permet pas toujours d’avoir le recul nécessaire pour identifier et traiter objectivement une problématique mentale. Par ailleurs, la relation entre l’entraineur et le boxeur est parfois au centre de la problématique du sportif. Parfois, cet état de fait conduit l’entraineur en tant que « manager » à faire appel aux services d’un préparateur mental.

La préparation mentale c’est plutôt un travail de longue haleine ou la recherche d’un déclic ?

Si un déclic est une prise de conscience, alors la préparation mentale est un travail de longue haleine ponctué par une succession de déclics ! Dans l’idéal, la préparation mentale se fait en amont, dans l’anticipation. Elle doit être envisagée à l’égale de la préparation physique et technico-tactique, passant par une période de formation et beaucoup d’entraînement. Ma mission de conseiller à la préparation mentale des équipes de France de SBF me conduit bien souvent à agir dans l’urgence. Dans ce cas, avec le sportif, nous faisons du mieux que nous pouvons. Et oui, ni magie, ni magicien et encore moins de baguette magique pour la préparation mentale !

 Certains sportifs préparant une échéance importante semblent manquer de motivation.  Comment comprendre cela ?

La motivation ou plutôt l’envie c’est l’étincelle de la réussite, c’est la clé de voûte du système d’entrainement ! Une échéance importante. Oui, mais pour qui ? A l’origine du manque de motivation qui engendre une moindre implication dans le projet sportif, je retrouve presque à chaque fois le même scénario : la phase de détermination de l’objectif sportif, qui est l’outil de base du renforcement de l’envie, est occultée ou trop peu développée par le sportif et l’entraineur. Qu’est-ce que tu veux ? Ton objectif ne dépend-il que de toi ? En quoi cet objectif est-il important pour toi ? Quels freins pourrait-il y avoir ? etc. De plus, cultiver le plaisir de la pratique engendre la satisfaction et renforce l’envie.

 Quelles sont les compétences et formations nécessaires et obligatoires pour être préparateur mental ?

Il y a des connaissances et des compétences nécessaires, parmi lesquelles on retrouve :

–       Les données et les concepts fondamentaux de la psychologie du sport.
–       La maitrise d’outils d’évaluation et de diagnostique (tests, entretiens).
–       La maitrise de techniques d’optimisation de la performance (respiration, relaxation, imagerie mentale, gestion des pensées, etc.)
–       L’accompagnement du bien-être du sportif, etc.

Concernant les formations et qualifications (diplômes) obligatoires, pour être préparateur mental, la règlementation française n’en prévoit pas. Aussi, Je recommande le Diplôme Universitaire « Préparation mentale et psychologie du sportif » de Lille 2 (www.preparationmentale.fr). Pour ma part, je suis devenu préparateur mental il y a environ 25 ans lorsque je me suis formé en sophrologie (master en sophrologie de la Fondation Alfonso Caycédo) et spécialisé en sophro-pédagogie sportive.

 Certains athlètes ne veulent pas disputer de rencontre sans la présence de leur entraineur. Doit-on le comprendre ou est-ce anormal ?

Il n’est pas du ressort du préparateur mental et toujours « dangereux » pour lui de s’insinuer dans la relation entre l’entrainé et l’entraineur. Il en va de même pour les relations intimes qui unissent l’athlète à sa famille. Néanmoins, la détermination du problème et de la demande du sportif concerne parfois directement ses relations avec son entraineur. Le principe que je respecte est le suivant : la détermination et la mise en œuvre des objectifs conduisant à la fois à la réussite de son projet sportif et de son bien-être incombent au sportif. Le préparateur mental éclaire et accompagne le choix du sportif objectivement et dans la mesure du possible il évite tout jugement de valeur. Les seuls cas où je ne respecte pas ce principe c’est lorsque le comportement, ou l’emprise de l’entraineur, est tel qu’il occasionne une réelle souffrance pour l’entrainé pouvant s’apparenter à du harcèlement. J’ai été par 2 fois amené à en informer le médecin de l’équipe de France.

Je considère l’entraineur comme « le maître d’œuvre » de la performance au service du sportif. Le boxeur, lui, demeure l’architecte de sa propre performance et non pas un simple acteur, voir une marionnette. C’est lui qui choisit !

La Préparation mental est réservée aux athlètes de haut niveau ?

La préparation mentale concerne tous les niveaux et toutes les catégories d’âge, du simple pratiquant loisir, au finaliste des championnats du monde. Aussi, chaque club de SBF n’étant pas doté d’un préparateur mental, l’apprentissage ou l’entrainement des habilités mentales de base (respiration, relaxation, imagerie mentale, gestion des pensées, gestion des émotions, etc.) sans chercher à répondre directement à une problématique compétitive spécifique incombe à l’entraineur. On parle alors d’accompagnement mental à l’entrainement. On n’a pas attendu d’avoir des préparateurs physiques dans les clubs pour faire faire de la corde à sauter ou des pompes aux pratiquants ! Ces séances peuvent aisément être animées par un entraineur sensibilisé à l’accompagnement mental ayant suivi un complément de formation.

 Doit-on suivre le sportif en compétition ?

L’autonomie du boxeur est non seulement recherchée, mais aussi presque toujours imposée par les impératifs matériels (temps, finances). Il m’est arrivé d’intervenir pendant des tournois, notamment pour aider le sportif à gérer l’échec et à se remobiliser pour l’épreuve suivante mais la technique utilisée était déjà maitrisée par le sportif.

L’outil vidéo couplé avec les informations transmises par l’entrainé et l’entraineur permettent parfois des prises de conscience lors des séances de préparation mentale.

 Doit-on être un expert de la SBF ?

Maîtriser la discipline me permet d’être plus efficient en termes de communication mais me perturbe parfois dans le nécessaire recul permettant l’écoute des besoins du sportif.

La plupart du temps, en dehors de mes missions professionnelles auprès de la fédération, lorsque je m’occupe d’un sportif, je n’ai peu ou pas de connaissances techniques concernant sa discipline.

 Un peu d’humilité et de rêve pour conclure !

Avant mon activité vers une plus grande prise en compte du facteur mental de la performance, près de 90% des titulaires des équipes de France de SBF étaient médaillés aux championnats internationaux et près de 80% d’entre eux obtenaient la médaille d’or. Des lors, il m’était difficile de viser une amélioration de ces résultats parfois perçus comme contreproductif au regard de l’indispensable développement internationale de la discipline. Ce manque de « pression » liés aux résultats ne contribue pas à priori au développement de la PM au sein de la FFSBF DA. C’est pourquoi mon activité a été dès le début de mes travaux orientée plus vers l’accès au haut niveau que vers les résultats sportifs internationaux. Le retour d’activité des athlètes de haut niveau fait à leur entraineur de club et la formation des cadres sportifs mise en œuvre accentuent l’impact de mon activité sur les 770 clubs. Cela engage l’avenir de la fédération aussi bien dans son identité que dans son développement.

A tous les curieux qui m’ont lu jusqu’au bout, je dis merci et à bientôt pour d’autres aventures !

 Victor Sebastiao

*Texte en partie inspiré d’un précédant article disponible sur e-sporting-coach.

 

Coupe du monde de football 1998… 20 ans après ?

 

De multiples facteurs interfèrent et entrent en jeu dans la performance d’une équipe. Cependant, deux éléments paraissent prépondérant comme clefs de voute du succès et des  victoires : la cohésion et la communication.

« La performance individuelle, ce n’est pas le plus important. On gagne et on perd en équipe » Zinedine Zidane.

Si la cohésion et la solidarité sont des facteurs essentiels, la communication joue un rôle fondamental. La communication entre les joueurs bien sûr, mais surtout la communication de l’entraîneur envers ses joueurs.

Quand on parle de communication, on pense aux mots verbalisés bien sûrs mais pas seulement. Pour certains spécialistes, 93% de la communication est non verbale. On y inclus alors les attitudes, les postures, les mimiques, le ton de la voix… Ce sont des éléments primordiaux en communication.

 

Revenons sur le discours d’Aimé Jacquet avant le début de la coupe du monde en 1998, présenté dans ce formidable documentaire « Les yeux dans les bleus ».

Son attitude au début de la causerie exprime de la sérénité, du calme, son ton de voix est doux, rassurant.

Et il commence par : « Chaque fois que l’on est sur le terrain, c’est tout du bonus pour nous » « … parce que nous allons faire un long parcours » Son discours exprime toute sa certitude sur le succès de l’équipe et l’amène à se projeter, très rapidement, vers ce long et magnifique parcours.

« Et il faudra être prêts vendredi, et prêts ensuite » « J’aime bien aussi qu’il y ait une responsabilité collective » « Il va falloir être costauds et solidaires parce que l’on va en subir des chocs et des émotions et quel beau truc à vivre… un moment inoubliable dans votre vie de footballeur ». On y voit les conditions nécessaires à la réussite :

–          « Être prêt » parce qu’un match se gagne en partie…avant le match,

–          La responsabilité de chacun est essentielle dans la construction d’une réussite collective,

–          L’exploit ne peut s’inscrire uniquement dans les émotions qui le guident.

Il n’évoque pas la pression, le stress, la peur mais orientent les joueurs sur ces émotions « positives » et intenses, sur la rareté d’un tel ressenti, de la chance de cette opportunité qu’ils ont de vivre un tel évènement. Il donne ainsi des repères sur le déroulement de cette compétition.

Puis, il enchaine sur un ton plus appuyé, plus déterminé et plus tonique : « Utiles pour l’équipe et efficaces…et venez pas m’emmerder…Fixez-vous des objectifs ! Tous ! Qu’est-ce que je peux faire ? » Il insiste sur la notion du collectif : de l’importance de mettre le talent individuel au service du collectif pour être efficace. Il met en valeur aussi la nécessité de se fixer individuellement des objectifs. La fixation d’objectifs est un outil puissant en préparation mentale. Aimé Jacquet utilise comme fil conducteur de son discours, la responsabilité de chacun.

« Jouer comme vous le savez, simplement. Mettez-vous dans vos meilleures dispositions. En respectant le jeu que chacun va pratiquer comme à l’entraînement. » Jouer simple, comme à l’entrainement permet d’aborder les matchs avec confiance de faire « juste ce que l’on sait faire », sans « sur-jouer ».

« Fixez-vous des objectifs, demandez-vous ‘’Qu’est-ce que je dois faire ?’’ » Trois éléments reviennent régulièrement dans le discours d’Aimé Jacquet comme une prise de conscience, un ancrage fort pour la suite de la compétition : Se fixer des objectifs individuels ; entrer rapidement dans la compétition ; et se responsabiliser.

Enfin, Aimé Jacquet se retourne vers chacun des joueurs et exprime ce qu’il attend de lui, son registre de jeu et ses failles à combler. C’est le fameux « Muscle ton jeu Robert. Si tu ne muscles pas ton jeu, fais attention ! », en utilisant un ton péremptoire, le doigt pointé comme menaçant.

« Zizou, meneur ça veut dire : l’obligation de mettre en route le jeu pour les autres » « Toujours en première intention pour que tes attaquants soient dans les meilleures dispositions » « Tu as un peu exagéré ces derniers temps. Je sais, il y avait 50 milles au Maroc qui scandent ‘’Zizou, Zizou’’.C’est normal… » Il le recadre sur son poste de jeu et insiste sur la nécessité de se mettre au service des autres et du collectif. Il emploie un ton amusé, un peu ironique mais avec beaucoup d’empathie.

« Et je finirais par Steph. Tu as marqué combien de buts? » [Stéphane Guivarc’h)  : « 40 », Aimé Jacquet : « En ce moment, il est dans une période de doutes. Il attend le déclic. Le déclic vient à ceux qui sont audacieux, qui sont persévérants et ceux qui sont intelligents » « Respect total des attaquants. Respect total des attaquants parce que j’étais incapable d’être attaquant» Quel meilleur discours pour rassurer, redonner confiance ? Aimé Jacquet exprime sa confiance pour ce joueur. Le message est fort. Trois éléments facteurs de la réussite apparaissent ici : l’audace, la persévérance et l’intelligence !

Nul doute que Didier Deschamps sera trouver les mots et adopter la bonne attitude pour emmener ses joueurs vers le succès.

 

Nathalie Crépin

 

Les principes de la fixation d’objectif

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Pour que ces objectifs soient efficaces et améliorent la performance, un certain nombre de principes et de règles doivent être respectées.

sport1Le premier principe est la formulation d’objectifs précis et claire. Par exemple, dans les sports collectifs, un des objectifs formulés en début de saison, peut être d’améliorer le jeu collectif. Mais comment un joueur peut-il savoir s’il a atteint un tel objectif ? Par exemple, sur l’amélioration du jeu collectif, un des objectifs possible peut être de quantifier le nombre de passes et de phases de jeu avant de marquer un essai.

Le deuxième principe est la formulation d’objectifs difficiles mais réalistes. L’objectif s’il est trop facile va facilement être atteint et engendrer de l’ennui et une diminution de la motivation. Par ailleurs, s’il est trop difficile il va entraîner dans un premier temps une augmentation du stress (la demande faite au sportif étant supérieure à ses ressources et ses capacités), puis très vite un découragement et un désinvestissement de l’activité.

Le troisième principe permet de mettre des repères et des jalons dans le parcours de l’athlète. Ces repères lui permettent à la fois de se projeter vers l’avenir avec une vision claire de son parcours mais aussi d’évaluer et de réajuster périodiquement ses objectifs.

Un autre principe, peut être le plus important pour accroître la performance, est la formulation et l’acceptation par le sportif des buts à atteindre. Si nous observons dans le milieu sportif, la majorité des objectifs est fixée par l’encadrement du sportif, qu’il soit par l’entraîneur ou par l’encadrement sportif. Ces objectifs constituent des injonctions à réussir. Or, toutes les études et recherches en psychologie montrent qu’un objectif a d’autant plus de chance d’être atteint qu’il est formulé et internalisé par le sportif. Que ce soit dans le domaine sportif, dans le domaine professionnel ou dans le domaine personnel, un individu adhère d’autant plus à une décision qu’il a l’impression qu’elle est librement consentie et qu’il participe à cette décision. Ce processus est largement utilisé dans le monde de l’entreprise. Si je veux qu’une décision soit acceptée facilement, il faut que je donne l’impression que cette décision émane des personnes concernées.

Fournir des éléments et stratégies nécessaires pour atteindre cet objectif.
objectif-et-Il ne suffit pas de fixer des objectifs, comme par exemple améliorer son revers au tennis, faut-il encore fournir les éléments et stratégies nécessaires pour atteindre cet objectif. Par exemple, pour améliorer le revers, il faut exécuter le geste avec un poignet solide. C’est offrir au sportif les clés de la réussite dans l’objectif fixé.

L’objectif se doit d’être fixé de façon positive, parce qu’il facilite la réussite en augmentant la confiance en soi. Par exemple, la formulation « tu ne dois pas rater tes un contre un face au gardien » implique qu’il est possible qu’il rate et accroît alors le doute dans une telle situation. Il est préférable d’utiliser la formulation : «réussir 4 un contre un sur 5 face au gardien ».

L’objectif doit être évaluable et vérifiable. Où j’en suis par rapport à l’objectif fixé ? Pour cela, la formulation par écrit est un outil qui permet de garder une trace précise de l’objectif, mais aussi de vérifier que cet objectif soit clair, précis et compris.

Enfin, les objectifs ne doivent pas se restreindre aux compétitions mais se fixer aussi sur l’entraînement, lieu privilégié de l’apprentissage.

Ces principes sont rarement appliqués même au plus haut niveau, et leur non respect réduit l’efficacité d’un outil pourtant d’une grande puissance, parce qu’il accroît la motivation et la confiance en soi et guide les apprentissages.

Football et Jeux Olympiques
Pourtant, certains entraîneurs, de très haut niveau, énoncent des objectifs qui peuvent paraître minimalistes d’un œil extérieur. Prenons par exemple Guy Roux, qui très longtemps fut l’entraîneur mythique de l’équipe de football d’Auxerre. Quelque soit la qualité de son effectif, l’objectif inlassablement formulé est le maintien en ligue 1. Alors pourquoi une telle stratégie d’un entraîneur aussi chevronné ? Simplement parce que si les objectifs clairement exprimés sont le maintien, il diminue la pression sur les épaules de ses joueurs, et tout autre résultat constitue alors un exploit. Dans le même temps, il est bien évident qu’entre l’objectif formulé à la presse et l’objectif réellement poursuivit par Guy Roux, l’écart est grand….

Revenons sur une émission diffusée sur Europe1 le mardi 12 août 2008 et la polémique entre les consultants sur les motifs possibles des sept médailles d’argent aux jeux olympiques de Pékin…mais aucune en or. Une des consultantes avance l’hypothèse d’un état d’esprit différent entre les athlètes de la délégation française et les athlètes de la délégation américaine. Selon elle, les athlètes viennent avec un seul objectif : gagner ! Alors que l’on entend fréquemment les sportifs français lors d’interview rechercher d’avantage la notion de plaisir. Peut-on raisonnablement penser que l’on peut venir aux jeux avec comme seul objectif de se faire plaisir et ne pas rechercher la victoire, le tout après des années de travail intensif et de sacrifices ? Mais surtout, ces deux objectifs sont-ils contradictoires ? Peut-être une question de priorité..

Nathalie Crépin
Florence Delerue